Intelligence collective

L’intelligence collective désigne la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. Elle résulte de la qualité des interactions entre ses membres (ou agents). Alors que la connaissance des membres de la communauté est limitée, tout autant que leur perception de l’environnement commun et bien qu’ils n’ont pas conscience de la totalité des éléments pertinents par rapport aux buts, des agents au comportement simple peuvent accomplir des tâches complexes grâce à différents mécanismes et méthodes, notamment ceux désignés sous les appellations synergie ou stigmergie.

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Les formes d’intelligence collective sont très diverses selon les types de communauté et les membres qu’elles réunissent. Les systèmes collectifs sont en effet plus ou moins sophistiqués. Un groupe est souvent une somme de belles individualités mais, avant tout, des individualités. En utilisant et en favorisant les interactions au sein du groupe, l’intelligence collective prend le dessus. Les sociétés humaines en particulier n’obéissent pas à des règles aussi mécaniques que d’autres systèmes naturels, par exemple les colonies d’insectes.

Une information locale et limitée : chaque individu ne possède qu’une connaissance partielle de l’environnement et n’a pas conscience de la totalité des éléments qui influencent le groupe. Un ensemble de règles simples : chaque individu obéit à un ensemble restreint de règles simples par rapport au comportement du système global.
Des interactions sociales multiples : chaque individu est en relation avec un ou plusieurs autres individus du groupe.
Une structure émergente utile à la collectivité : chaque individu trouve un bénéfice à collaborer (parfois instinctivement) et sa propre performance au sein du groupe est meilleure que s’il était isolé.
Pour Pierre Lévy, auteur de l’Intelligence collective – Pour une anthropologie du cyberespace, il s’agit d’une « intelligence partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences».

Pour Denis Cristol et Cécile Joly l’intelligence collective ne se limite pas à la dimension cognitive et à la résolution de problème mais se situe comme « une finalité humaine caractérisée par un déploiement progressif et distribué : des énergies, des corps, du pouvoir, des motivations, des visions. Cette finalité de contribution au vivant s’élabore par émergence aux interactions sociales et naturelles du milieu. Elle prend en compte à chaque instant les émotions humaines en jeu. Sans prise en compte de son milieu, il n’y a pas d’intelligence collective.